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Spéléologie dans Kessipougou ! - Journal de Bord #9

samedi 18 juillet 2015, par Olivier Testa

Enfin Kessipougou ! Après notre échec de la semaine passée (nous avions erré durant 6 heures dans la forêt, à machéter pour trouver notre chemin jusqu’à la grotte, pour finalement abandonner la nuit tombante), nous avons trouvé un chasseur qui sera le guide de la journée.

Suivant une piste abandonnée, couverte par la végétation, c’est d’un bon pas que nous arrivons tôt à l’entrée de la grotte. En tout cas, bien
Enfin !

Une cascade se jette dans un gouffre, la cavité s’ouvre derrière.
Stéphanie et moi laissons Richard et Prosper à leurs fouilles, Hugo, Narcisse et Laurent à leurs poissons, et démarrons le levé topographique de l’entrée. Nos objectifs de la journée : topographie de la zone d’entrée, pour les archéologues ; topographie des grandes salles ; et exploration complète de la cavité. La grotte de Kessipougou permet à l’eau de traverser la montagne après un parcours souterrain de 1,2 km. Avec les galeries annexes, c’est plus de 2 km de passages à visiter.

Entrée de la grotte Kessipougou

Début de la topo dans une petite galerie latérale et après seulement quelques mètres, des ronds de pierres au sol suscitent notre curiosité. En cherchant un peu, on découvre rapidement des tessons de poteries, des bols striés certainement, des pots plus grands, aussi. J’aime.

Diversité des tessons que nous avons trouvés dans la grotte

Continuons.
La galerie se poursuit, se divise, puis prend une dimension plus humaine. La roche (dolomie récifale) est très jolie, claire et parsemée d’inclusions de cristaux de quartz et d’asphaltes. Ces voutes qui hébergent des chauves-souris se poursuivent et nous arrivons en balcon, sur l’immense rivière Kessipougou : la galerie fait 8m de large, 25m de haut, au fond coule une rivière et au loin, on distingue les lueurs des lampes de Laurent et Hugo.
Magnifique.

La topo est terminée, en route pour l’exploration ! D’un pas décidé, nous descendons la rivière. Tantôt les pieds dans l’eau, tantôt sur les berges, nous avançons tandis que nous survolent les chauves-souris. Principalement des grosses H. gigas, tantôt des petites H. cafer. La galerie principale et immense, on passe sous une arche monumentale située à vingt mètres de hauteur. Pas le temps de faire des photos ce jour, mais nous reviendrons.
Après l’arche, les chauves-souris volent en myriades, l’odeur est pestilentielle : nous sommes donc très proche de la grande salle : 100.000 chauves souris, 30m de hauteur 100m de long : c’est majeur !
Nous passons 90 minutes dans ce vacarmes nauséabond à lever la topo.

A partir de là, la rivière s’engouffre dans une galerie de plus petites dimension, un canyon de un à deux mètres de large, 4m de hauteur, creusées dans les dolomie rubanées. Les couleurs sont superbes, je vous promets quelques photos à notre prochain passage. (edit : Voici la photo de la grotte de Kessipougou)

Le canyon souterrain se poursuit sur plusieurs centaines de mètres. Dans l’eau, des poissons chats de près de 40 cm qui devraient faire plaisir à Laurent. Mais ce cadre idyllique est gâché par la nuée de moucherons qui s’agitent devant nos lampes et que nous trainons depuis la grande salle. Quelques milliers. J’en gobe plusieurs, beaucoup se collent dans mes yeux. C’est… dérangeant !

Puis, après un bon moment, la lumière du jour se laisse entrevoir. Ca y est, nous avons traversé la grotte Kessipougou ! Reste à explorer les galeries non visitées par les premiers explorateurs

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